« Rouge » est un chemin buissonnier, féminin, sensuel, organique, évocateur d’un continent rebelle et meurtri, de poésie souterraine extirpée des méandres d’un parcours d’artiste et de
femme. Il parle de cicatrices, de flamboyance, de noyade et de résurrection. Il mets au jour la couleur du sang versé, régénéré, du sang de vie, du sang des femmes.
« Rouge » s’emplit du temps passé à en laver les ruisselantes traces sur la peau de la terre et du monde, c’est une récolte de mots, de gestes, de pensées, mis à teindre dans un
chaudron de sang vermeil, étendue au soleil…
« Rouge » est une abrasion qui clôt un parcours d’exploration intimiste dans un univers organique qui interroge le corps et ses replis, son absence, sa trace, sa métamorphose, et en
convoque les ramifications infinies et sensibles
la vie la mort le sang
la sève qui coule en chaque être vivant
le miel le feu la métamorphose
la femme l’arbre la terre la graine
cette extrême vibration de la vie qui foisonne
articulée entre l’empreinte le linge l’arbre
Le corps est sorti de lui même, il s’est retourné, la peau est l’intérieur et l’habit est la peau.
l’objet corps a disparu, ou il n’est plus que miroir de lui même, reflet de celui qui le regarde, du réel qui l’entoure
il reste ce linge qui sèche et vole au vent, comme les feuilles aux arbres, les pétales aux fleurs
il reste ces robes comme encore habitées, trace de ce corps intérieur et intime
l’empreinte c'est la trace, la mémoire et l’histoire que l’on s’en fait: le conte, le sentier disparu, la peau du monde tatouée de passage
Le linge c’est le tissage, le coudre, la broderie , c’est les femmes l’habit l’enveloppe, la transformation… c’est le temps , le rythme
L’arbre c’est le vivant la matière le flux la force